J’ai troqué l’écran de mon ordinateur pour un écran de sérigraphie. Les couleurs RVB pour celles qui tachent. Mes CD pour des vinyles qui craquent. Afin de remettre l’humain et le sensible au cœur de mes journées et de mes créations.

Prendre le temps, sans retour possible, pas de «CmdZ» à disposition. Chaque geste a son importance, c’est l’effort autant physique qu’intellectuel qui génère mes images.

La sérigraphie est un procédé mécanique qui permet de retranscrire avec finesse et précision la réalité d’une œuvre. Trait pour trait, ombre pour ombre, nuance pour nuance... En y travaillant jour après jour, je me suis rendu compte qu’elle pouvait exprimer bien plus.

Je ne passe pas l’encre de façon régulière comme on le fait traditionnellement mais à plusieurs reprises de façon aléatoire en modulant la pression.

J’utilise la racle comme un pinceau. La main reprend ses droits sur la machine. La maille de l’écran devient alors le filtre de mes émotions.

J’applique les couleurs avec plus ou moins d’intensité.  Courbes et tracés s’impriment avec force ou douceur. Les images disparaissent sous la pression légère de la racle et les accidents d’impression deviennent une richesse. L’œuvre sérigraphiée devient plastique, poétique, sensible et unique.